Le whisky fascine par sa richesse aromatique, ses origines variées et son histoire pluriséculaire. Mais lorsqu’on se plonge dans l’univers des amateurs et des experts, un vocabulaire bien particulier surgit : single malt, finish, brut de fût, tourbé… De quoi perdre un néophyte ! Décryptons ensemble ce langage du whisky pour mieux l’apprécier.
Single malt, blend et autres catégories
Le terme single malt désigne un whisky produit dans une seule distillerie, à partir exclusivement d’orge maltée. Il exprime souvent avec précision l’identité d’un lieu et d’un savoir-faire. À l’inverse, un blend assemble plusieurs whiskies de différentes distilleries (et parfois des whiskies de grains), offrant un profil harmonieux et régulier. Entre les deux, on trouve le single grain, élaboré avec d’autres céréales (maïs, blé…) et une seule distillerie, et le blended malt, mélange de single malts uniquement.
Vieillissement et types de fûts
Un whisky ne peut s’appeler ainsi qu’après avoir vieilli au moins trois ans en fût de chêne. Mais la durée et surtout le type de bois influencent énormément ses saveurs. On parle souvent de fût de bourbon (vanille, noix de coco, rondeur), de fût de sherry (notes de fruits secs, épices, chocolat), ou encore de finitions originales, appelées finish, où le whisky passe quelques mois supplémentaires dans un fût ayant contenu porto, vin rouge ou même rhum.
Les mentions d’âge et la notion de NAS
Un chiffre sur une bouteille, comme "12 ans", indique l’âge du plus jeune whisky présent dans l’assemblage. Mais de plus en plus de distilleries proposent des whiskies sans mention d’âge, dits NAS (No Age Statement), permettant une plus grande liberté créative pour l’assembleur, qui peut jouer sur la diversité des fûts et des maturations.
Brut de fût et réduction
Un whisky dit brut de fût (ou cask strength) est mis en bouteille sans réduction de son degré d’alcool après maturation. Il offre une intensité aromatique maximale. À l’inverse, la plupart des whiskies sont légèrement réduits avec de l’eau pour atteindre un degré plus accessible (souvent entre 40,0% et 46,0% vol.) quitte à perdre un peu de leur concentration pour gagner en équilibre.
Tourbe et fumée
L’un des termes les plus emblématiques du whisky est la tourbe (peat en anglais). Cette matière végétale, lorsqu’elle est brûlée pour sécher l’orge, confère au whisky des arômes fumés caractéristiques. On parle alors de whisky tourbé, souvent associé aux îles écossaises comme Islay. L’intensité varie du léger parfum de cendre à la véritable explosion de fumée, de goudron et d’iode.
Le vocabulaire de la dégustation
Lorsqu’on décrit un whisky, ou un alcool de façon générale, on observe trois éléments :
Les arômes sont les odeurs qui nous parviennent par le nez (olfaction directe) ou par rétro-olfaction après être passées en bouche.
Les saveurs sont les cinq saveurs fondamentales perceptibles par la langue : sucré, salé, amer, acide, umami. Attention, lorsque l'on pense avoir le goût de banane en bouche, c'est en fait la rencontre des arômes (odeurs) de banane et la sensation sucrée sur la langue qui officie.
La texture est une perception tactile. On la retrouve par exemple lorsqu'on dit d'un alcool qu'il est aqueux, huileux, gras, rond, chaud, astringent, sec, etc.
Ensemble, ils forment ce que l'on appelle la "flaveur" : lien entre arômes, saveurs et texture qui définit la sensation globale de dégustation.
Un langage pour mieux savourer
Derrière ce jargon parfois intimidant se cache en réalité une volonté de partager une expérience sensorielle. Comprendre le vocabulaire du whisky, c’est disposer de clés pour mieux décrire ses sensations, comparer les styles et surtout affiner son propre goût. Finalement, ce langage n’est pas réservé aux experts : il est là pour donner des mots aux émotions que chaque gorgée peut éveiller.